Changement intrapersonnel de la consommation d'alcool et facteurs associés pendant la COVID-19
Différents schémas de consommation d'alcool ont été décrits pendant la COVID-19 en comparaison aux contextes prépandémiques, sans parvenir à un consensus clair. Alors que certaines études rapportent une diminution globale de la consommation d'alcool, d'autres décrivent une augmentation. L'objectif de cette étude était de décrire les changements intrapersonnels de la consommation d'alcool entre 2018 et 2020 durant la pandémie et d'identifier les facteurs associés à ces changements en France. Les données sont issues de la cohorte française TEMPO, mise en place en 2009 chez les jeunes adultes. 607 participants ont été inclus. Les facteurs associés ont été étudiés par régression logistique multinomiale. La majorité des participants n'a pas modifié sa consommation d'alcool entre 2018 et 2020 (31,7%), tandis que 24,4 % ont été classés comme ayant une augmentation modérée, 21,4 % ayant une diminution modérée, 12,4 % ayant une forte augmentation et 10,0 % ayant une forte diminution. Les hommes étaient 3,00 fois plus susceptibles de connaître une forte diminution de leur consommation d'alcool plutôt que d’avoir une consommation stable comparé aux femmes (IC95% =1,59-5,65), mais aussi 2,31 fois plus susceptibles de connaître une forte augmentation de leur consommation (IC95%=1,26-4,24). Les fumeurs réguliers avaient une probabilité beaucoup plus élevée d’avoir une augmentation forte de leur consommation d'alcool plutôt qu’une consommation stable comparé aux non-fumeurs (OR= 4,32, IC95%=2,00-8,93). Les préoccupations liées à la COVID-19 étaient associées à une consommation d'alcool largement accrue. Différentes tendances de consommation d'alcool ont coexisté entre 2018 et 2020 dans notre étude, la plupart des participants n'ont pas modifié leur consommation, tandis que d’autres ont modérément ou fortement augmenté leur consommation. D'autres études sont nécessaires pour évaluer les conséquences à long terme des modifications enregistrées et ainsi, développer de meilleures politiques de santé publique et un soutien aux populations vulnérables.
Past studies reported different patterns of alcohol consumption during COVID-19 compared to pre-pandemic settings, not reaching a clear consensus. While some studies report an overall decrease of alcohol use, others describe an increase of consumption. The aim of this study was to investigate within-person change of alcohol consumption between 2018 and 2020 during COVID-19 and to identify factors associated with these changes in France. With data from the French TEMPO cohort set up since 2009 among young adults, we studied the individual within-person change of alcohol consumption between 2018 and 2020 among 607 participants using multinomial logistic regression. The majority of the study sample did not change their alcohol consumption between 2018 and 2020 (31.7%), while 24.4% were classified as having a modest increase, 21.4% having a modest decrease, 12.4% experiencing a large increase and 10.0% as having a large decrease. Men were 3 times more likely to have a large decrease of alcohol consumption, than staying stable compared to women (95%CI =1.59– 5.65) but also 2.31 times more likely to have a large increase (95%CI=1.26–4.24). Regular smokers were at much higher risk of largely increasing their alcohol consumption than staying stable compared to non-smokers (OR= 4.32, 95CI%=2.00–8.93). COVID-19 related concern was also associated with largely increased alcohol use. Different trends of alcohol consumption co-existed between 2018 and 2020 in our study with most of the participants not changing their consumption, while some modestly increased their consumption. More studies are needed to understand the COVID-19 impact on alcohol use and to assess the consequences in daily living in order to develop better public health policies and support to vulnerable populations.
Financements du projet
La cohorte TEMPO a été financée par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), l'Institut de Recherche en Santé publique-IReSP (Cohortes TGIR), la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la toxicomanie (MILDeCA), l'Institut National du Cancer (INCa) et la Fondation Pfizer.
Personnes de l'équipe impliquées
Filiz Eren, Solène Wallez, Maria Melchior, Murielle Mary-Krause